La formation hybride/blended… oui si !

Contexte

La génération actuelle d’étudiants est de plus en plus favorable à la découverte en autonomie des concepts naguère enseignés en amphithéâtre.

Un grand nombre de nouvelles méthodes pédagogiques sont nées afin de répondre en partie à ce besoin. Nous pouvons citer :

  • La pédagogie ludique
  • La pédagogie par projet
  • L’apprentissage par problème
  • La classe inversée

L’hybridation de la formation

La formation en blended learning ou hybride qui alterne les phases de face à face pédagogique et d’auto-apprentissage des apprenants est une autre méthode de plus en plus répandue. Nous allons dans les quelques lignes qui suivent essayer d’identifier les points forts et points faibles de cette méthode. Nous nous efforcerons ensuite de lister quelques recommandations indispensables à la réussite d’un tel projet.

Dans un premier temps, nous dresserons un tableau des points forts et des risques de ce type de planification pédagogique.

Points forts

  • Réduction des coûts d’animation
  • Implication forte des apprenants
  • Responsabilisation forte des apprenants

Risques identifiés

  • Suivi à distance à réaliser par l’encadrant
  • Préparation pédagogique en amont très importante
  • Évaluation individuelle des apprenants très complexe sans contrôle final individuel sur table

Notre approche

Nous n’avons évidemment pas la solution parfaite et ne détenons pas la vérité pédagogique. Il n’y a d’ailleurs pas de vérité en terme de pédagogie et c’est bien cela qui rend sa pratique passionnante. Nous pouvons cependant donner quelques pistes que nous avons nous-mêmes expérimentées avec succès.

Proposition 1 : la préparation

Le lancement d’une session hybride impose de définir le contexte, les enjeux et les modes d’évaluation. Toutes ces consignes peuvent être résumées dans un support mis à disposition une dizaine de jours avant le début de l’enseignement. Lors du premier regroupement, quelques compléments d’informations seront apportés. En général, la problématique de l’évaluation est centrale et doit être clairement comprise.

Proposition 2 : le regroupement

Lors de chaque regroupement, nous conseillons de définir une animation pédagogique. Cette animation peut prendre de multiples formes :

  • Présentation des étudiants
  • Jeux de rôle
  • Résolution de problème en groupe : brainstorming, diagramme des affinités…

Ces animations permettent de ressouder le groupe en début de regroupement et offrent un prolongement idéal à la suite de la progression pédagogique.

Proposition 3 : l’agenda réservé

Les périodes de travail à distance doivent obligatoirement être identifiées dans l’emploi du temps des étudiants. Ceci permet de légitimer l’enseignement et d’imposer un travail sur le temps « école ».

Ces pratiques imposent souvent un travail en groupe des participants. Sans une plage horaire identifiée, il est souvent difficile pour les étudiants de se retrouver.

Proposition 4 : le lien à distance

Lors des phases distancielles, il est important de programmer un contact entre apprenants et animateur. Ce contact permet de maintenir le lien et d’assurer un travail sur le temps banalisé. Ce contact peut se faire par mail, visio conférence, téléphone ou tout autre moyen performant assurant un moment synchrone ou quasi synchrone d’échanges.

Proposition 5 : la charte de travail collaboratif

Le travail en équipe est souvent difficile pour les apprenants. Celui-ci est pourtant fondamental dans ce type de pratique pédagogique. Ainsi, nous conseillons de faire rédiger aux apprenants une charte de travail en équipe. Cette charte sera rédigée par les apprenants en suivant les directives des enseignants et permettra de définir le cadre, les responsabilités de chacun et les engagements réciproques. Cette charte doit être signée par chaque membre et sera utile en cas de litige. Elle peut également être un support permettant aux étudiants d’auto-évaluer leur contribution au groupe.

Proposition 6 : les évaluations ou autoévaluations régulières

L’évaluation est toujours un élément difficile en pédagogie. Cela le devient encore plus lorsque vous avez recours à des pédagogies innovantes, en groupe et en autonomie. Ainsi, nous conseillons de programmer de nombreuses évaluations qui, réunies, constitueront un élément de la note globale pour le module. Ces évaluations peuvent être faites sous de nombreuses formes :

  • Remise d’un document succinct lors des regroupements
  • Interrogation orale lors des regroupements
  • QCM d’évaluation ou d’autoévaluation

Il est également important de diversifier les évaluations. Il n’est pas toujours utile d’établir pour chaque travail une note par rapport à une échelle de compétences (0 à 20 par exemple). En effet, une évaluation booléenne du type « fait/non fait » suffit parfois et permet de réduire considérablement le temps de correction des encadrants.

Conclusion

Nous sommes très favorables à ce type d’approche. Il est important de veiller à la bonne mise en place de cette pratique. Sans une réelle préparation, l’enseignement dérive très vite et devient très inconfortable pour l’enseignant et déstabilisant pour l’apprenant.

A vous de jouer maintenant.

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